Dur de ressortir le soir dans le froid et un peu de neige mais pas déçue et je dirai plutôt satisfaite d'avoir écouté la conférence de Paul Ariès organisée par l'Université Populaire. La dernière fois que je l'avais entendu il avait passé beaucoup de temps à critiquer les Verts, en se trompant d'adversaire il me semble
Les Verts ont pourtant voté majoritairement en 2005 une motion sur la décroissance, cette motion était d'ailleurs proposée par un Drômois!!
Après avoir écouté cette conférence il semble qu'on fasse partie de la même famille de l'écologie politique et que nos adversaires communs sont identifiés ce sont le capitalisme, le productivisme, la compétitivité, l'accélération, le toujours plus...
Quelques chiffres que Paul Ariès a cités sont significatifs :
2% de la population mondiale s'approprie 50 %du gateau mondial.
50 % de la population vit avec 1 % du gateau mondial
Sur l'ensemble des biens que possèdent les être humains :
avec 5650 € de biens on fait partie des 50% les plus fortunés de la planète
avec 45000€ de biens on fait partie des 10% les plus fortunés
avec 375 000 € de biens (une grande maison à Valence ) on fait partie des 1 % les plus riches de la planète!
sans culpabiliser il faut cesser de regarder l'humnité à partir de notre point de vue occidental.
Après une journée chargée, une soirée partagée entre l'Assemblée Générale du Club Alpin Français et le débat sur les déchets nucléaires animé par Michèle Rivasi qui domine le sujet, un oeil sur mes courriels même s'il est tard. Des copains me font parvenir l'article du journal où le débat sur l'identité nationale est annoncé organisé par la préfecture en présence du maire de Valence. Et là je prends le clavier car je suis en colère.
Notre groupe Verts et Citoyens lors de la réunion de majorité la semaine dernière a demandé au maire de ne pas participer en
tant que Maire à ce débat comme les Verts et tous les partis de gauche l'ont décidé. il avait précisé qu'il tenait à y participer en tant que citoyen ordinaire pour ne pas laisser la chaise
vide. Ce n'est pas du tout la teneur de la présentation du débat.
Les raisons du refus de participer à ce vrai faux débat peuvent être résumées rapidement :
Une manipulation politicienne avant les élections régionales de Mars 2009, cela risque d'ailleurs de revenir comme un boomerang lors du résultat.
L’identité de chacun ne se réduit pas à l’identité nationale. Nous défendons une vision autrement plus complexe qui intègre et respecte l’histoire personnelle, familiale et sociale de chacun.
Pour les écologistes, s’il y a bien quelque chose à cultiver, c’est ce sentiment de multi-appartenance, de multiculturalisme .
La question de l'identité est aussi liée aux choix politiques. Le gouvernement provoque l'affaiblissement des services qui constituent notre identité tels que l'école, la poste, la SNCF, la sécurité sociale. Ce débat n'est-il pas organisé pour cacher les vrais débats, et les difficultés sociales de nos concitoyens ?
Ce débat attise des réflexes nauséabonds de « bête immonde » comme le chante Pierre Perret, c'est très visible sur le site dédié.
Nous voulons parler des droits humains, de liberté, égalité, fraternité mais pas d'identité nationale.
Nous voulons une identité ouverte vivante accueillante.
Je regrette vraiment que la participation d'Alain Maurice au débat sur l'identité nationale ne soit pas uniquement à titre personnel comme on le lui a demandé mais au titre de Maire de Valence. Notre majorité qui se dit de gauche est affaiblie, et je tiens à me démarquer de cette position ainsi que le groupe Verts et Citoyens Valence je pense.
La réaction de Ségolène Royal dimanche par rapport à la taxe carbone amène des commentaires.
Ségolène Royal veut se positionner de façon démagogique et populiste en défenseure des pauvres qui verraient leurs revenus diminués par la taxe carbone. C’est réducteur et simpliste, la réalité est plus complexe. La fiscalité écologique fut en débat lors de journées d’été des Verts à Nîmes.
En premier lieu les Verts sont opposés à la suppression de la Taxe Professionnelle proposé par Nicolas Sarkosy. Cette taxe payée par les entreprises est la source très majoritaire de financement des collectivités territoriales. La supprimer, serait une catastrophe pour les collectivités qui ont désormais en charge de plus en plus de services dont l’Etat se désengage. Nicolas Sarkosy veut sans doute remplacer la TP par la taxe carbone c’est une fausse bonne idée.
La fiscalité écologique que représente la taxe carbone est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle doit être étendue à l’énergie électrique car la France importe de l’électricité d’Allemagne provenant des centrales au charbon lors des pics de consommation en hiver (l’électricité nucléaire ne pouvant répondre aux variations de la demande) et elle doit aussi être juste socialement.
Le rapport de Michel Rocard préconisait une taxe de 32 € la tonne, le gouvernement s’oriente vers 15€ ce qui sera très insuffisant. N.Sarkosy a sans doute peur de la réaction des citoyens qui trouveront cette taxe injuste et ils ont raison si elle n’est pas redistributive. Il est possible de proposer une Contribution Climat Energie qui soit efficace écologiquement et juste socialement si la taxe est assortie d’une redistribution , sous la forme d’un chèque vert. L’ensemble des ménages est taxé selon ce qu’ils consomment en énergie et une redistribution est effectuée en fonction des revenus . Le chèque vert devra être utilisé en direction d’achats de biens contribuant à la diminution de l’empreinte écologique ( transports en communs, produits issus de l’agriculture biologique locale…). Cela favoriserait la conversion écologique de nos modes de consommation.
Nous aurions aimé entendre Ségolène Royal sur cette proposition mais c’est plus difficile. Nous souhaitons que le gouvernement ait du courage politique devant l’urgence climatique et sociale. La Contribution Climat Energie doit être maintenue à 32€ la tonne et doit prendre en compte la redistribution qui permet plus de justice sociale et environnementale.