Extrait de LibéRennes (journal Libération – Rennes 35)
19/02/2008
17 jours d’enfermement pour un bébé de 15 mois
SANS-PAPIERS - La cour d’appel de Rennes s’est prononcée vendredi dernier pour le maintien en rétention administrative d’un bébé de quinze mois avec sa mère sans-papiers au centre de Saint-Jacques de la Lande, près de Rennes. Cette décision a été notifiée pour “une durée de dix-sept jours minimum”, ont précisé les associations de défense des sans-papiers, cette durée pouvant être prolongée de 15 jours.
«Cette situation est d'autant plus inadmissible que cette jeune femme, qui a fui la République Démocratique du Congo,
est en France depuis sept ans. Son bébé est né en France, son compagnon, père de son enfant, réside depuis onze ans en France, il est en situation régulière, il a un logement et un emploi
stable», a indiqué le MRAP d’Ille et Vilaine.
La jeune congolaise a été interpellée il y a un peu plus d'une semaine à Tours par la police de l'air et des frontières alors qu'elle se trouvait à son domicile et que son compagnon était absent.
Elle a aussitôt été conduite au centre de rétention de Rennes-Saint-Jacques. Présentée en référé devant le juge administratif de Rennes en début de semaine dernière, celui-ci s'était prononcé
pour la mise en liberté de la maman et de son enfant pour un vice de procédure mais le procureur de la République a fait appel ce qui a entraîné la reconduite au centre de ces deux personnes.
Après son arrivée en France la jeune femme avait fait une demande d'asile qui lui a été refusée. Selon le MRAP, son enfant "supporte très mal cet enfermement et connaît des problèmes
d'alimentation".
Les Verts rennais se sont insurgés contre ce placement en rétention, décidé “au mépris des conventions internationales sur les droits de l’enfant" et ont demandé l’annulation de l'arrêté de la
préfecture d’Indre et Loire à l’origine de cette situation. Carine Weber, candidate aux municipales sur la liste de “défense des droits ouvriers” s’est également élevée contre ces “lois
scélérates” au nom desquelles “hommes, femmes et enfants sont détenus sans jugement à la merci de l’arbitraire”.
La Ligue Bretonne des Droits de l’Homme a dénoncé de son côté “une situation intolérable”.
En octobre dernier, un nourrisson de trois semaines avait été enfermé au centre de rétention de Rennes avant d'être remis en liberté au bout de 48 heures.
EXPULSIONS, ARRESTATIONS, RAFLES, ENFERMEMENTS EN CENTRE DE RETENTION...
POUR AGIR ENSEMBLE CONTRE CETTE POLITIQUE MEPRISABLE ENVERS LES SANS-PAPIERS , UN RASSEMBLEMENT A LIEU CHAQUE MERCREDI A VALENCE PLACE PORTE NEUVE ENTRE 17H30 ET 18H15 par le collectif des
sans-papiers dont les Verts sont membres.